Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Tourner 7 fois - L'anti micro-trottoir

7 juillet 2008

Ah les belles pub

En général, j'écoute les pub à la radio. Et je les regarde avec plaisir à la télé, quand par hasard je l'allume. Naguère, j'essayais de ne pas rater feu culture pub.

Je regarde ou j'écoute, si c'est bon je retiens l'histoire ou l'image, mais je ne sais pratiquement jamais quelle marque veut m'acheter (oui, il me semble que c'est dans ce sens là que ça marche).

Mais depuis quelques temps il y a à la radio des pub si nulles que je me suis décidé à essayer d'identifier quelle marque me prenait à ce point pour un débile. Manier l'absurde ou le décalé, c'est bien, mais encore faut-il que ça éveille une émotion ou un intérêt quelconque, que ça me fasse rire peu ou prou. Si possible prou. Mais là, flop. Et, à défaut d'offrir un plaisir à l'écoute, ça ne remplit même pas de fonction de pub, ça n'évoque rien qui soit en rapport avec le produit : la preuve, je ne savais même pas de quel genre de marchandise ça causait.

En écoutant ces navets jusqu'au bout, j'ai réussi à savoir qui les payait. Alors je livre le résultat de mes investigations à votre jugement personnel. Presque à tous les coups il s'agit de pub Opel ou Ford. Et depuis peu Peugeot. En tout cas pour des voitures. Les pub de lessive ou de dentifrice, elles, au moins, n'essayaient pas d'être drôles.

Ceci dit, je n'ai pas eu le courage de mémoriser ces brillantes oeuvres pour vous évoquer les scénarios, histoire de vous permettre d'affiner le diagnostic. Alors tant pis ; du coup, si vous n'avez pas encore été traumatisés, vous pourrez continuer à vivre sans être pollués.


 

Publicité
Publicité
15 juin 2008

Pouvoir d'achat ou niveau de vie ?

    Le pouvoir d'achat, c'est un peu la tarte à la crème depuis un an (au fait, pourquoi dit-on tarte à la crème pour parler d'un lieu tellement commun qu'on le met à toutes les sauces ?). En manquer, en avoir plus : ceux qu'on entend, journalistes et hommes politiques de tous bords, ne parlent que de ça. A propos de tout et n'importe quoi, on remet ça sur le tapis.

En un an, j'ai eu le temps d'être agacé, voire horripilé, puis de prendre de la distance.

Mais pourquoi suis-je incommodé par ce leitmotiv de pouvoir d'achat insuffisant ?

[je vous laisse un peu de temps pour aller chercher à boire, ça risque d'être un peu long]

D'abord, épidermiquement, parce que la ligne bleue des Vosges, l'horizon inatteignable qu'on met devant les gens, c'est un rêve de société de consommation qu'on veut leur greffer dans le crâne. Si vous ne pouvez pas consommer de plus en plus, vous ne pouvez qu'être malheureux. Autrement dit, pour vous rendre heureux, il faut augmenter la taille de vos caddies (et j'ajoute, comme on dit dans la pub : marque déposée de la société Caddie, inc ou quelque chose de ce genre… je viens peut-être d'éviter un procès).

 Eh bien non : il m'arrive d'être heureux sans rapport avec mon porte-monnaie. Le sourire de mon petit-fils fait très bien l'affaire comme euphorisant. Et il m'arrive de regarder le soleil se coucher sur la mer sans le chiffrer en euros. La qualité de relation avec mes proches a beaucoup plus de prix que la laitue ou le séjour aux tropiques, charter compris.

Souchon le dit avec une expression plus aboutie : (c'est plus rigolo d'aller chercher les paroles de Souchon en Russie !)

Bon, tout le monde n'a pas forcément ce système de valeurs, et puis c'est vrai que l'argent contribue au bonheur ; le coucher de soleil est plus beau le ventre plein (sauf indigestion).

 

[si vous avez oublié votre verre près du frigo, profitez de l'interruption pour aller le rechercher]

 

Redescendons donc, vers le sujet que l'on nous conseille avec obstination de regarder : les considérations météorologiques sur notre porte-monnaie.

Même dans ce contexte, le pouvoir d'achat ne me semble pas le critère intéressant. Qu'est-ce qui m'importe ? Avoir toujours plus, donc jamais assez, et me rendre malheureux à force de ne pas pouvoir m'offrir toutes les indigestions auxquelles je peux aspirer ? Ou arriver à répondre à mes besoins, soit en gagnant assez pour les satisfaire, soit en adaptant mes envies à ce que je peux avoir ?

En un mot, l'argent doit-il avoir tous les droits, à commencer par celui de me rendre malheureux dès que mon voisin en a plus que moi ? Je le dis comme ça, car de mon expérience syndicale de 25 ans, il ressort que bien des collègues sont plus malheureux de leur sort en voyant la feuille de paye du voisin que la leur : qu'importe que je gagne peu, du moment que les autres ne gagnent pas plus que moi. Cela me semble un peu triste.

 

Et à part les états d'âme, concrètement, est-ce que ce n'est pas la même chose, satisfaire ses besoins ou pouvoir acheter plus ? Pour faire comprendre la différence, je vais partir de mon histoire. Pendant toute une période de ma vie, j'ai eu des besoins croissants, au fur et à mesure des naissances d'enfants, puis quand les enfants grandissaient et au plus fort quand ils arrivaient en études supérieures. Les salaires ne suivaient plus, ce que prouvaient la diminution, puis la disparition des impôts que je payais sur le revenu. Mais avec la fin des études, la prise d'indépendance des aînés, mes besoins sont redescendus alors que mes revenus ont continué à grimper (un peu), comme le confirmaient la réapparition des impôts puis leur montée rapide.

La satisfaction de mes besoins ne m'imposait plus de gagner davantage. Le nécessaire n'étant plus un problème, c'était agréable d'avoir du superflu. Agréable mais pas crucial.

Ceci dit, pour être honnête, depuis que j'arrive sans inquiétude jusqu'en fin de mois, je me rends compte que je me suis créé des besoins, et que je ne saurais plus vivre avec aussi peu que par le passé. Ah, la nature humaine est compliquée…

[si votre verre est vide, je vais abréger]

On bavarde, on bavarde… Il est temps de résumer. Ce que je voulais exprimer, c'est que l'important n'est pas la quantité qu'on gagne par rapport aux prix (pouvoir d'achat), mais la manière d'être heureux ou frustré avec ce qu'on gagne (niveau de vie). Le niveau de vie est qualitatif, le pouvoir d'achat est quantitatif. Je préfère la qualité. Mon niveau de vie dépend de mes besoins objectifs, mais aussi du regard que j'ai sur la vie. Et du savoir faire que j'ai acquis (ou pas) pour arriver à être heureux avec ce que j'ai.

Je m'arrête là, tout en reconnaissant que, pour beaucoup de gens, avoir plus d'argent est nécessaire, soit matériellement soit psychologiquement.

[non, non, restez, je conclus]

Mais pourquoi marteler l'expression de "pouvoir d'achat" ? Est-ce pour je détourne le regard d'autres questions ? Pour ramener l'horizon tout près de moi, gommer des questions plus politiques, en m'incitant à faire passer la solidarité après mon cas particulier ? Ou pour me recentrer sur des questions plus rentables pour nos inépuisables fournisseurs de tout ce qui se vend, et qui, eux, ont des besoins en "pouvoir de vente" (consommez, consommez, il en restera plus dans la poche du grossiste) ?

En tout cas, c'est une manière efficace pour créer des frustrations. Volontairement ?

12 juin 2008

A bas le micro-trottoir

Est-il possible de prendre le contre-pied du micro-trottoir ?

 

Pour mon cas personnel, je pense que, si je m'exprime à chaud, avant d'avoir pris le temps de réfléchir, j'ai de grandes chances de me "planter".

Et effectivement quand, emporté par la pression de mon interlocuteur, je cède à la tentation de donner un avis sur un problème nouveau, dès le lendemain je suis face à l'évidence que cet avis fait preuve d'une grande sottise.

Et vous ?

Quand j'étais enfant, on m'a conseillé de "tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler". Ayant vieilli, je pense qu'il faut "tourner sept fois" les pensées dans sa tête avant de s'exprimer.

Dans l'exercice de mes responsabilités, je n'ai jamais rougi de changer d'avis quand j'avais commis l'imprudence de formuler un avis à chaud. Et jamais rougi d'expliquer pourquoi.

L'expression "il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis" ne caractérise pas les girouettes ; elle décrit les gens qui prennent le temps de réfléchir.

Dans ce blog, j'espère réussir à ne rien poster sans l'avoir laissé mûrir.

 

Vive le "toute réflexion faite". A bas le micro-trottoir.

Publicité
Publicité
Tourner 7 fois - L'anti micro-trottoir
  • Il faut "tourner 7 fois" les pensées dans sa tête avant de s'exprimer. ------ "Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis". Cela ne caractérise pas les girouettes ; cela décrit les gens qui prennent le temps de réfléchir.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité